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Photo du rédacteurLaurie Lévesque

Juste merci




Quand tu travailles pour toi dans un domaine qui te permet de jumeler plusieurs de tes passions, y’a de bonnes chances que ce soit all-in. Avec rigueur et acharnement, avec la volonté digne des plus grands athlètes, avec la fougue d’un adolescent en route pour son après-bal.


C’est là là, en permanence!


C’est connu, la restauration est un domaine extrêmement exigeant et compétitif.

Je vais continuellement chercher le moyen d’upgrader notre affaire, d’y apporter une plus-value. Même quand c’est irrationnel. Les cueillettes prennent ben trop de temps, les jardins sont pas rentables. Advienne que pourra, quand je reçois les éloges de mes clients venus de loin, à ce moment-là je comprends pourquoi je le fais, que ça en valait la peine. Quand j’arrive à surpasser leurs attentes très élevées parce qu’un tel leur a dit à quel point c’était malade, ce feeling d’accomplissement est euphorique et addictif!


Les prochaines lignes se veulent un récit de nos reconnaissances jusqu’à maintenant. Parce que derrière chaque trophée ou certificat, il y a une histoire humaine. Parce que quand tes trippes font parties de l’équipe, il se peut un jour, que quelqu’un quelque part le reconnaisse.


Quand j’ai un peu de temps de lousse des fois, je m’inscris à des affaires…


Ce fut le cas pour Les Grands Prix de la relève d’affaires en 2022. J’ai été nommée. Un journaliste m’a téléphoné pour un article dans le journal local. C’est cool, c’est de la visibilité gratuite.


Nous avons adhéré à Destination Beauce. Cette petite organisation composée de 3 jeunes femmes dynamiques fait des ravages! Elle organise chaque année le concours en Innovation récompensant un de ses membres pour son originalité à différents niveaux ou sa distinction dans son domaine. Je nous ai inscrits. Notre candidature n’a pas été retenue; les projets devaient avoir été montés dans l’année précédente et suivant l’ouverture du resto, nous n’avions pas tant développé l’année suivante. Ce prix était remis lors du « Noël du Tourisme », ayant lieu chaque année chez un des membres de l’association. C’était une de nos premières sorties « PR », nous étions en bonne compagnie et sans le stress de devoir éventuellement monter sur le stage. Le vin était bon. Suite à l’annonce du gagnant, la charmante Marie-Émilie annonce un deuxième prix surprise, le prix « Tape dans l’dos ». Celui-ci vise à souligner le travail remarquable de jeunes entreprises de la région qui démontrent un solide dynamisme, une implication exemplaire et qui se démarquent par leur offre de qualité. La panique m’a pris quand elle nous a nommés en tant que récipiendaires. Je suis en état d’ébriété. Je lui envoie un bisou de ma chaise mais ce n’était pas suffisant; ça prend un discours! Somme toute, je pense que ça n’a pas trop paru. J’ai laissé Olivier parler pendant que je vomissais en arrière-scène!


Évidemment que c’est pas vrai.  Je n’ai pas une grande capacité face à l’alcool, mais maintenant je me connais. Je ne dépasse plus les limites et je ne bois plus de Téquila (sauf une fois au resto avec M. et Mme L; j’ai vraiment été malade). Bref, j’ai complété le discours d’Olivier en y ajoutant quelques informations pertinentes avec la voix tremblotante comme à chaque fois que je dois parler devant public.



Le Gala de l’Entreprise Beauceronne; ces fameux jarrets… On en entend parler, c’est vague, nébuleux. Je connais beaucoup de participants, mais aucun élu. Est-ce réservé à une clique? C’est la cour des grands; aucune chance qu’un petit bistro de La Guadeloupe s’y démarque. Je tente quand même ma chance.  Max 3 catégories; allons-y!  Dernière année pour postuler dans la catégorie jeune entrepreneur; ok ensuite, nouvelle entreprise, ça va de soi, et pourquoi pas tourisme aussi. Je monte les dossiers quand l’inspiration est là, l’énergie… Je dois me vendre; je ne suis pas bonne là-dedans. Cette énergie qui me permet de le faire vient généralement après un beau week-end au resto, quand on a fait tripper des gens, qui nous serrent la main ou même dans leurs bras avant de quitter. Ils ont alors vécu une soirée magique et par le fait-même, nous aussi! C’est là que l’inspiration arrive, que les mots me viennent pour expliquer à quel point ce que l’on fait se démarque, que nous ne sauvons pas des vies, mais que nous en apaisons plusieurs; ça aussi, c’est important!


Nous avons reçu un téléphone, finaliste dans 2 catégories! On ne peut pas en parler.  C’est génial; on booke un rendez-vous pour un tournage un mardi midi à court terme.

Un mardi midi! Le shift le plus tranquille… Aucunement représentatif de L’Expérience 5 Moulins. Le vidéo final s’en fait ressentir… c’est drabe, sans âme… On m’offre éventuellement de l’acheter pour 400$; non merci ce serait de la contre-publicité de publier ça! Cela dit, le vidéaste était excellent mais le « timming » chez nous était juste mal choisi.


Ce fameux Gala avait lieu le 25 mai 2024. On sort notre kit; le seul que l’on a. Le même qu’on a utilisé à un ancien mariage, un classique noir intemporel. Il y a beaucoup de monde, peut-être 300 personnes. Nos places assignées sont directement en avant du stage. (J’ai d’ailleurs eu très mal au cou les jours qui ont suivi à devoir garder la tête levée pendant plusieurs heures). Secrètement, on espérait gagner sans oser le dire ni même entre nous. Les 5 Moulins sont nommés, une tohue de cris et d’applaudissements s’en ont suivi; le feeling est incroyable! Cette reconnaissance nous touche droit au cœur. Nous n’avions pas préparé de discours, considérant que la spontanéité est toujours plus vraie, plus humaine, à notre image! Comme de coutume, ma voix tremble et témoigne de ma nervosité et ma vulnérabilité. Nous avons quitté les lieux aussitôt l’événement terminé et sommes allés rejoindre notre gang au resto pour célébrer ce moment avec eux, car eux aussi sont victorieux!



5 jours plus tard, le 30 mai, nous devions nous rendre à un autre gala…


François Nadeau, le directeur général de la municipalité, débarque au resto quelque part au printemps avec une feuille légèrement chiffonnée.


« Ça finit demain, je pense que vous auriez des chances »

« Je te sers un café François? »

« Non, j’ai pas le temps, merci »


Il quitte les lieux en me laissant promettre d’y jeter un coup d’œil. C’est un concours organisé chaque année par la Fédération des Villages Relais du Québec. La Guadeloupe est un de ces villages et le concours est ouvert aux entreprises. C’est le prix Inspiration visant à récompenser des initiatives pour avoir fait une différence dans leur milieu. Ça adonne bien, j’ai justement des textes descriptifs de prêts!


Quelques semaines plus tard, je reçois un courriel nous annonçant notre nomination. L’événement a lieu un jeudi soir, à 4 heures de route d’ici… Bien que nous sommes logés, nourris, nous pouvons y participer en ligne. Parfait, organiser les remplacements, le gardiennage en pleine semaine, c’est plutôt compliqué. Quelques jours plus tard, je reçois l’appel de M Martin Saindon de l’équipe des villages relais me demandant si nous allons être présents. Il semble subtilement insistant sur notre présence en couvrant d’éloges notre projet…


Je consulte Olivier. « D’après moi, on l’a… »

On s’organise et on y va!


L’événement se déroule dans un camp de vacances. Nous avons le même kit que samedi dernier. Nous dormons dans des chambres qui semblent être un ancien monastère ou un couvent. Nous avons chacun notre lit simple avec un crucifix intimidant. Pas besoin de vous dire que nous n’avons pas « pleinement » profité de l’endroit de peur d’être jugés par ces murs empreints de « Notre Père » et de chants glorieux envers notre Sauveur.


Nous sommes accueillis, mais Accueillis! La salle est bondée de maires ou de conseillers des différents 48 villages relais du Québec. Beaucoup de gens viennent nous voir.


« Ah! C’est vous Les 5 Moulins!, Roger! Viens ici! C’est les gens des 5 Moulins! »


Nous nous doutions que nous gagnerions mais à voir la réaction des gens, ça se clarifiait grandement. Nous sommes reçus avec une délicieuse sangria, beaucoup de canapés et beaucoup beaucoup d’attention à notre égard. Nous sommes surpris; comment un petit bistro dans une petite municipalité peut se démarquer à l’échelle provinciale.


La soirée débute officiellement, la Ministre du Tourisme Caroline Proulx est présente. Nous ne sommes que 2 entreprises dans la salle, le reste est les municipalités. Il annonce une entreprise gagnante, c’est pas nous. Nous sommes déçus… Nous n’avions pas l’horaire de la soirée et le déroulement demeurait inconnu. Ils finissent par annoncer le prix Inspiration et par le fait même, notre victoire. Nous sommes soulagés. Olivier s’en sort très bien avec le discours, finalement il est pas mal meilleur que moi là-dedans! Nous repartons avec le magnifique trophée de « Commerce Ambassadeur ». La soirée se termine vers 22h30, je pars me coucher en faisant une petite réserve dans le bar à beignes et Olivier reste fêter avec différents élus municipaux totalement étrangers!



Wow, quelle semaine haute en émotions. Notre travail est reconnu et récompensé. Nous arrivons à nous démarquer dans un marché hautement compétitif et exigeant. Nous croyons que le fait d’être entièrement impliqués, voire un peu zélés, fait la différence.


Des impacts? Je pense que oui… J’ai été beaucoup sur le plancher les derniers week-ends et je constate que nous avons un large pourcentage de nouvelle clientèle. Cette clientèle qui vient pour la première fois, sans trop d’attente, ouverte et novice. Cette clientèle qui fait « Wow » et qui nous pose toutes les questions inimaginables. Cette clientèle à qui ont fait sniffer la flouve odorante, le mélilot, à qui ont fait goûter le sirop d’argousier ou celui de fleurs de pommier. Cette clientèle qui repart en nous serrant dans ses bras en insistant sur le fait que c’était génial. Cette clientèle qui nous offre ces soirées magiques, qui nous fait offrir la tournée de bières au staff en fin de soirée en se disant :Good job la gang, mission accomplie!

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