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Photo du rédacteurLaurie Lévesque

En avant les travaux!

Dernière mise à jour : 17 mai





Le bâtiment était fonctionnel mais manquait cruellement d’amour. Nous avions fait une évaluation sommaire des travaux à faire, mais nous nous sommes rapidement rendu compte à quel point on était dans le champ!


Parce qu’il aurait été insensé de repeindre un plafond suspendu alors que de vieilles planches d’origine se cachait en dessous. Même chose pour le plancher : nous ne pouvions ajouter un neuvième prélart quand l’âme de l’endroit se retrouve 100 ans plus bas. De toute façon, « shooté en blanc, ça ne paraitra pas »! On a répété ça souvent.  C’est vieux, c’est croche, c’est patché et repatché comme si chaque bris s’était passé un samedi soir et qu’il fallait régler ça en moins d’une minute. On pouvait pratiquement passer au travers du plancher de la plonge!


C’est petit budget, ça paraît! Nous tenions à valoriser les éléments d’origine, aller chercher le potentiel cachet. Il y a de l’histoire là-dedans; on ne peut pas tout démolir et remettre ça en neuf avec des gros luminaires en crystal. De toute façon, ça ne nous ressemblerait pas. On verra par la suite selon les finances de l’entreprise ce que l’on peut se permettre d’améliorer.


Huit mois de surprises, de report d’ouverture, de blessures et de découragement. Ça n’ouvrira jamais c’te resto là!


23 août 2021

En plein cœur des travaux avant l’ouverture qui n’arrivait jamais, Olivier m’appelle en crise. Il me demande de m’en venir tout de suite. Je suis septique car c’est son genre de joke de me faire venir pour des niaiseries. Je prends semi mon temps.


J’entre dans la cuisine, un nuage de fumée/poussière flotte dans l’air. Il se tient debout devant moi, je remarque la peau de ses genoux qui tombe en lambeaux. Je fige! On a beau réviser nos cours de secouriste 2 fois par année, je suis de ceux qui sont nuls en état d’urgence. Il réussit à garder son sang-froid; il souhaite se conduire à l’hôpital. Sa douleur est insoutenable, j’appelle l’ambulance. Il restera sous la douche froide le temps d’être prêt à partir pour l’hôpital.


Les premiers répondants furent extraordinaires. Ils sont demeurés quelques minutes avec moi pour s’assurer que ça allait. Je demeurai seule de longues minutes dans ce décor de film d’horreur. La fumée ne s’est pas dissipée et nous avons des éclairages d’appoint le temps d’installer les néons. Il fait noir dans la cuisine et dans mon cœur.


Olivier passera une semaine aux grands brûlés à l’Enfant-Jésus. 2e degré sur 30% de son corps. La douleur la plus intense car au 3e degré, les nerfs sont atteints. La douche l’a sauvé. Il est d'ailleurs très reconnaissant du service reçu à ce département de l'hôpital.

Le jour où il est sorti de l’hôpital, je n’étais pas d’accord. Il n’était pas prêt, pas autonome. Il semblait souffrir énormément et n’arrivait même pas à sortir du lit seul.


C’est quand la volonté est revenue que la véritable guérison s’est amorcée.  Le progrès était impressionnant, tous les jours il gagnait en mobilité. Il fut à l’arrêt environ 3 semaines au final.


Aujourd’hui, il ne garde aucune séquelle de cet incident. Simplement une excellente anecdote à raconter aux clients et une mise en garde à ceux qui souhaitent utiliser une drill après avoir shooté de l’uréthane.







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